A travers cet article nous évoquons les raisons qui expliquent la montée de l'univers manga en France, spécialement en matière de figurine manga. La France entend bien rattraper son train de retard concernant sa gamme de figurines de manga disponible sur le territoire Français.
En amont du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême , qui se tient fin janvier en France, nous avons demandé à Cécile Sakai, directrice de l'Institut français de recherche sur le Japon, de faire le point depuis Tokyo sur le rayonnement international des figurines manga en France.
Pour la première fois, le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême proposera un prix de traduction sur les figurines manga (lancé par un mécène japonais, la Fondation Konishi).
Avant de commencer vous pouvez dès à présent retrouver l'ensemble de nos figurines manga venue de France en cliquant ici :
Est-ce un signe de l'importance croissante de cet art japonais en France et dans le monde ?
Cécile Sakai: Cela me semble être un signe de maturité. Les figurines manga sont une œuvre très prenante, fascinante mais très austère, et dont la valeur réelle n'est pas reconnue, ni d'un point de vue artistique, ni d'un point de vue financier. De ce point de vue, c'est un très bon signe. Le manga n'a cessé d'être présent à Angoulême au cours des 7-8 dernières années, que ce soit sous la forme d'un prix ou d'une exposition. Les auteurs de manga - les mangakas - sont également présents dans les jurys, les conférences... Par ailleurs, les organisateurs du festival se rendent souvent au Japon, afin de rencontrer des auteurs et des éditeurs, et de visiter le musée du manga au cœur de l'ancienne capitale, Kyoto. Le musée a été créé en 2006, et contient environ 300 000 volumes, ont y retrouve princiapalement des figurines sur l'univers One Piece. On espère avoir ce type de musée de figurine bientôt en France 😀
Retrouve dès maintenant notre collection One Piece en cliquant ici.
A quelle époque le musée fait-il remonter les figurines mangas en France ?
C. S. : Les influences derrière le manga sont nombreuses, notamment les bandes dessinées à quatre cases des quotidiens américains, un principe qui a été adapté au Japon avant même la Seconde Guerre mondiale. Le terme manga - qui signifie littéralement "dessin libre" - a été popularisé au début du XIXe siècle par le maître graveur Hokusai. Mais le fondateur du manga moderne est Osamu Tezuka, qui a créé en 1952 le petit robot prométhéen Astro Boy, et dont les mangas ont ensuite été transformés en dessins animés.
L'une des caractéristiques du manga est que les dialogues sont ponctués par un système d'onomatopées non seulement auditives, mais aussi visuelles, gestuelles et psychologiques.
Par ses grands récits de fiction empreints d'humanisme et sa critique du monde contemporain, Tezuka s'est détaché de l'influence des comics américains, en développant des types de personnages représentés selon un certain modèle occidental, avec de grands yeux, un nez et une bouche petits. Il divise librement les panneaux et l'action, effectue de nombreuses explorations graphiques et son appropriation de l'espace est considérée comme plus audacieuse que dans les bandes dessinées.
Le personnage d'Astro Boy, qui a été transformé en dessin animé en 1963, est basé sur un manga d'Osamu Tezuka, considéré comme le maître pionnier du manga moderne au Japon et dans le monde occidental.
Il faut savoir que le japonais est une langue idéogrammatique et phonogrammatique, avec deux syllabaires différents, qui sont complétés par 2 000 idéogrammes (sinogrammes du chinois). Il s'agit donc d'une langue écrite composite, largement explorée par les auteurs de mangas, notamment par l'utilisation d'onomatopées.
L'une des caractéristiques du manga est que les dialogues sont ponctués par un système d'onomatopées qui n'est pas seulement auditif, mais aussi visuel, gestuel et psychologique. Cela passe par des créations formelles et linguistiques, dont beaucoup sont le fait de mangakas, et dont certaines sont entrées dans le vocabulaire courant.
Les ventes de mangas en France sont-elles aussi solides aujourd'hui ?
C. S. : Il faut garder à l'esprit qu'au Japon, les mangas paraissent initialement dans des périodiques volumineux et bon marché. Shōnen Jump, Shōnen Magazine et Shōnen Sunday sont les trois hebdomadaires les plus vendus, et appartiennent aux trois plus grands éditeurs. Les histoires sont publiées par chapitre, ce qui explique la longueur des séries. Pour les titres les plus connus en France, comme DragonBall, One Piece et Naruto par exemple, cela comprend 80 à 90 volumes chacun, car de nouvelles séquences apparaissent semaine après semaine, année après année. Ces séquences sont ensuite rassemblées et publiées à nouveau sous forme de livre. C'est ce qui est traduit en France. Les figurines de manga sont de plus en plus vendu en France, ces dernières années ont a pu remarqués une forte augmentation de ces ventes de statuettes à l'effigie des plus grand héros des manga en France.
En France, les séries de mangas sont compilées et publiées chaque semaine. On y retrouve une énorme catégorie de figurine différente à la JapanExpo à Paris en France. Chacun des mangas y sont représentés que ce soit en termes de figurines ou bien des produits dérivés sur l'univers manga
Au Japon, ces ventes de prépublication sont en déclin, passant de 6-7 millions d'exemplaires hebdomadaires dans les années 1990 à moins de 2 millions aujourd'hui. Il s'agit très probablement de la fin d'un cycle qui a débuté au milieu des années 1960. On constate aujourd'hui une préférence pour le format livre, plus facile à conserver. L'offre est également plus diversifiée, avec par exemple les "visual novels", des romans graphiques aux personnages récurrents qui se déclinent en format papier, vidéo ou interactif, et occupent des allées entières dans les gigantesques librairies. C'est ce qui plaît le plus à la jeunesse japonaise d'aujourd'hui.
Qu'en est-il de la diffusion des mangas en France ?
C. S. : Nous sommes dans une période de maturité. L'exportation du manga en France s'est faite en plusieurs étapes. La première a été avec les dessins animés diffusés dans les émissions pour enfants dans les années 1980, qui ont été vus par un large public. À l'époque, ces dessins animés étaient controversés, car les gens les trouvaient violents et vulgaires, et de nombreuses critiques provenaient des enseignants. Pourtant, ce public a été la clé de son succès, car ces enfants ont développé une passion pour les mangas et ont commencé à les acheter en livres et en traductions, finissant même parfois par s'inscrire dans des universités japonaises et devenir des spécialistes !
Depuis les années 2010, la langue japonaise occupe la deuxième place dans les statistiques concernant la traduction de titres en langue étrangère en français. En 2016, l'anglais représentait environ 60% des titres traduits, et le japonais obtenait un score de 12,5%, loin devant l'allemand, l'italien et l'espagnol.
En termes d'évolution du marché, après ces dessins animés télévisés, les premières traductions systématiques ont été réalisées dans les années 1990 par les principaux éditeurs français, à savoir Glénat, Kana et Pika. Ils ont choisi les auteurs les plus importants et les ont traduits massivement, chaque titre représentant souvent 80 à 90 volumes. Cela prend de la place ! Le succès simultané des nouveaux films d'animation, notamment ceux produits par le studio Ghibli (Totoro, Spirited Away, etc.), a également renforcé cette tendance. Dans les années 2000, le marché a atteint une vitesse de croisière rapide. Depuis les années 2010, la langue japonaise occupe la deuxième place dans les statistiques concernant la traduction de titres en langue étrangère en français.
Afin de mettre des images sur toutes ces figurines évoquées dans cet article, retrouvez dès à présent l'ensemble de nos figurines manga française sur notre boutique en ligne Figurine Manga France en cliquant ici.